La fonction ministérielle n’est pas celle d’un polémiste, mais celle d’un garant de l’ordre républicain, d’un représentant de tous les citoyens, sans distinction.
Il est vrai que, depuis l’élection d’Éric Piolle comme maire de Grenoble, la question de la sécurité n’a pas été traitée avec la rigueur qu’elle mérite. Dès son arrivée aux commandes de notre cité, il a lancé des signaux malheureux, se risquant même à une ironie déplacée sur la vente des caméras de surveillance. On ne plaisante pas avec la sécurité de ses concitoyens, car celle-ci est, et je le dis avec force, la première des solidarités.
Ce lundi, Éric Piolle a adressé une lettre au ministre de l’Intérieur, appelant à renforcer les effectifs de police nationale à Grenoble, demandant 100 policiers supplémentaires. Ce jeudi 24 octobre, sur les ondes de France Inter, le ministre Bruno Retailleau a répondu sèchement, accusant le maire de tenir un « discours anti-sécuritaire » : « Qu’il installe déjà beaucoup plus de caméras de vidéo-protection… Pour une ville de plus de 160 000 habitants, Grenoble ne compte que 200 caméras. Si nous avions eu un maillage suffisant lors de l’attaque du fourgon blindé, nous aurions pu mieux suivre les auteurs », a-t-il déclaré.
Mais là n’est pas la question. La sécurité ne se résume pas à des chiffres, à un nombre de caméras ou d’agents. Il s’agit de construire, ensemble, un projet de société. Encore une fois, je le redis : il est impératif que tous les acteurs de la solidarité et de la sécurité, élus, policiers, gendarmes, associations de quartier, éducateurs, citoyens, se rassemblent autour d’États Généraux de la sécurité. Nous ne pourrons avancer que par le dialogue, la transparence, la concertation.
Je me propose donc, entant qu’élu régional et commissaire à la commission sécurité, de mettre sur la table, prochainement, une proposition budgétisée et réfléchie, sur laquelle nous pourrons débattre ensemble. Une proposition citoyenne, visant à élaborer une stratégie claire pour notre sécurité urbaine, pour la lutte contre le narcotrafic, pour la prévention et l’insertion. Car c’est ensemble, par l’unité et la solidarité, que nous pourrons espérer freiner, voire éradiquer, cette montée de la violence qui gangrène Grenoble et son agglomération.
Jean Jaurès disait : « Il ne peut y avoir de Révolution que là où il y a conscience. » C’est cette conscience citoyenne, collective, que nous devons éveiller. Ne laissons pas la sécurité de notre ville devenir un sujet de discorde politique, mais faisons-en le socle d’une solidarité nouvelle.