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Municipales : et si l’honorabilité devenait une exigence démocratique durable ?

À chaque élection, nous parlons de projets, de budgets, de priorités. À chaque élection, nous débattons de sécurité, d’éducation, de solidarité. Mais une question essentielle reste trop souvent en creux, comme si elle dérangeait l’ordre établi : à qui confions-nous le pouvoir, et avec quelles garanties morales, lorsqu’il s’agit de protéger les enfants ?

Les élections municipales qui s’annoncent offrent une occasion rare. Une occasion de rompre avec les faux-semblants. Une occasion d’affirmer que certaines exigences doivent s’imposer à tous, indépendamment des étiquettes, des alliances ou des stratégies.

Car les communes sont au cœur de la vie des enfants. Écoles, crèches, centres de loisirs, clubs sportifs, associations subventionnées, services sociaux, politiques jeunesse : partout, des décisions sont prises, des responsabilités confiées, des adultes investis d’une autorité.

Dès lors, il ne peut plus être acceptable que l’honorabilité des personnes appelées à exercer ces responsabilités reste une question secondaire.

Depuis octobre 2025, la France a franchi un pas important en généralisant l’attestation d’honorabilité pour les professionnels et bénévoles intervenant auprès de mineurs. Ce progrès reconnaît enfin une évidence : certaines missions exigent plus qu’une compétence, elles exigent une garantie éthique.

Mais ce progrès reste incomplet tant qu’il s’arrête aux portes du pouvoir politique.

Comment comprendre que l’on exige des garanties d’honorabilité à celles et ceux qui encadrent les enfants au quotidien, sans rien demander à celles et ceux qui décident, recrutent, délèguent, financent et organisent les politiques publiques locales ?

Cette incohérence n’est plus tenable.

C’est pourquoi nous appelons l’ensemble des candidates et candidats aux élections municipales — du premier au dernier nom de chaque liste — à s’engager publiquement sur un principe simple et non négociable : la protection de l’enfance commence par l’exemplarité de celles et ceux qui aspirent à gouverner.

Cet engagement repose sur deux dimensions indissociables.

La première est personnelle. Chaque candidat doit pouvoir affirmer clairement qu’il n’a jamais été impliqué, de près ou de loin, dans des faits portant atteinte à des mineurs. Qu’il n’a jamais couvert, minimisé ou laissé faire. Que, lorsqu’il a eu connaissance de faits graves, il a agi — ou qu’il agirait sans délai. Et qu’il accepte, le cas échéant, de se retirer immédiatement de toute responsabilité en cas de mise en cause sérieuse.

La seconde est politique et collective. Les futurs élus doivent s’engager à mettre en place, au niveau communal, des politiques volontaristes de prévention, de repérage, de formation, de contrôle et de transparence. Même lorsque la loi n’y contraint pas formellement. Car l’absence d’obligation légale n’exonère jamais d’une responsabilité morale.

Nous ne proposons pas une mesure ponctuelle, liée à une campagne. Nous proposons un changement de culture démocratique.

L’objectif est clair : faire de cet engagement un réflexe républicain, appelé à être reconduit à chaque élection — municipale, départementale, régionale, nationale — jusqu’à ce que la protection de l’enfance devienne un pilier explicite de l’engagement politique.

Il ne s’agit pas de stigmatiser. Il s’agit de prévenir. Il ne s’agit pas de soupçonner. Il s’agit de protéger.

Car trop souvent, notre société agit après les drames. Trop souvent, elle découvre ce qu’elle aurait dû voir. Trop souvent, elle s’abrite derrière l’ignorance, le silence ou la complexité institutionnelle.

Nous affirmons au contraire que le silence n’est plus acceptable.

Exiger un engagement d’honorabilité n’affaiblit pas la démocratie. Il la renforce. Il ne réduit pas la liberté politique. Il l’élève.

La question que nous posons aujourd’hui aux candidates et candidats est volontairement simple : êtes-vous prêts à vous engager publiquement pour la protection de l’enfance ?

Parce que certaines lignes ne se négocient pas. Et parce qu’une République qui ne protège pas ses enfants finit toujours par trahir ses propres valeurs.

Le Document d’engagement pour l’honorabilité et la protection communale de l’enfance est disponible en téléchargement ici

Dénoncer les défaillances graves de la protection de l’enfance en France.

Cette pétition part d’un constat clair et documenté : le système français de protection de l’enfance ne remplit plus sa mission. Derrière les sigles et les procédures, ce sont des enfants exposés à des décisions incohérentes, à des placements dangereux, à des foyers sous-contrôlés, et à une justice saturée qui laisse trop souvent les violences sans réponse.

Les faits ne sont pas isolés. Ils révèlent une défaillance structurelle de l’Aide sociale à l’enfance, marquée par de fortes inégalités territoriales, l’absence de contrôles efficaces et l’usage de concepts pseudo-scientifiques pourtant dénoncés par l’ONU. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un enfant sur dix victime d’inceste, une majorité écrasante de plaintes classées sans suite, une impunité devenue quasi systémique.

Face à cela, la tribune appelle à changer d’échelle. À passer des situations individuelles, étouffées ou découragées, à une action collective nationale : plainte pénale, saisine de la Cour européenne des droits de l’homme, reconnaissance du préjudice subi par les enfants, et réforme profonde du système pour mettre fin à la loterie territoriale.

Ce n’est ni un slogan ni une posture. C’est une exigence républicaine.

Pour comprendre l’ampleur du problème et rejoindre l’action, lisez la tribune et signez la pétition via le lien : https://c.org/yJhCDwZZYm

Pour que les collectivités s'engagent contre les violences sexuelles faites aux enfants.

Chaque année en France, 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles. Toutes les 3 minutes, un enfant est agressé. Dans chaque classe, 3 à 5 enfants sont concernés. Les conséquences humaines sont immenses, et le coût pour la société est estimé à 9,7 milliards d’euros par an, principalement en dégâts durables sur la santé des victimes.

Les rapports sont là. Ils sont accablants. – Rapport SAUVÉ : 330 000 enfants agressés dans l’Église entre 1950 et 2020. – CIIVISE : 82 recommandations précises pour agir. Mais malgré cela, l’État n’a pas agi à la hauteur. Trop peu de mesures. Trop peu de décisions contraignantes. Trop de silences.

Cette pétition demande une chose simple et essentielle :

  • que les collectivités locales prennent enfin leurs responsabilités,
  • qu’elles conditionnent leurs financements,
  • qu’elles imposent des dispositifs de prévention, de contrôle et de protection,
  • qu’elles cessent de fermer les yeux.

Parce que les communes, les départements, les régions ont des leviers concrets. Parce que protéger les enfants n’est pas une option morale, c’est un devoir politique.

Signez. Partagez. Faites signer. Interpellez vos élu·es. Faites vivre cette exigence partout.

La lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants sera politique, ou ne sera pas.

Lien pour signer et continuer la mobilisation : https://c.org/zrL24JDXV9