" Make Our Region Great Again..."

Billet

Monsieur le Ministre,

Monsieur le Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes,

Monsieur le Président de l’Association Internationale des Régions Francophones,

Monsieur le Président des Républicains,

Monsieur le Président de la Droite sociale,

Monsieur le maître des requêtes au Conseil d’État en disponibilité,

Monsieur le diplômé et souvent major de l’ENA, de l’agrégation d’histoire, de l’École Normale Supérieure, de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris,

Monsieur l’ami putatif de Sœur Emmanuelle,

Monsieur le professeur à l’École de Management – Lyon Business School,

Monsieur le président d'honneur des Auvergnats de Paris (si, si, vous le méritez)

Et, n’ayons pas peur des mots, cher Laurent Wauquiez,

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J’ai eu un frisson, je dois l’avouer, au moment où j’ai appris que vous alliez donner des cours à l’EM Lyon. Fini donc de barboter dans l’assistanat avec vos seules indemnités d’élu. Vous alliez enfin avoir un vrai travail dans la vraie vie en dehors des nombreux mandats qui vous biberonnent depuis près de quinze années maintenant. En effet, après vos longues et brillantes études au sein des fleurons de notre enseignement supérieur, vous n’aviez réellement travaillé dans toute votre vie que du 27 avril 2001, date de votre nomination au Conseil d’État, au 23 juin 2004, date de votre placement en position de détachement (sauf de vos points de retraite qui ont continué à faire des petits jusqu’au 26 octobre 2017). Sans oublier quelques cours à Sciences Po Paris

Et patatras. En pleine période d’essai à l’EM Lyon, c’est l’accident bête et brutal. Vous qui rêviez de mettre sous la cloche de votre « bouclier de sécurité » les lycées de notre Région à coup de portiques, vous vous êtes fait gauler comme un collégien fumant de l’herbe dans les toilettes par des étudiants qui, à l’insu de votre plein gré, ont enregistré votre premier cours, de quoi faire sans doute l’admiration de votre mentor Patrick Buisson, chef des écoutes. On imagine dès lors que vous allez soutenir avec la dernière énergie la proposition de Jean-Michel Blanquer d’interdire aux élèves l’usage de leur téléphone portable dans les établissements scolaires.

A écouter les bandes diffusées par le Journal « Quotidien », on comprend mieux pourquoi vous aviez tenté de priver les élus de téléphone et d’internet lors des réunions de commission. Ce n’était pas pour museler l’opposition mais pour censurer la majorité, votre majorité. Et on se dit que vous avez confondu café du commerce et école de commerce. On se plaît à imaginer la tête des parents qui paient 15 000 euros l’an de droits d’inscription pour leur progéniture pour un spectacle digne du théâtre des deux ânes ou d’une mauvaise adaptation pédagogique du mur des cons. Tout le monde y passe : Darmanin, Sarkozy, Merkel, Macron. Les étudiants ont dû être déçus de n’avoir rien eu sur l’héritage de Johnny Halliday, la dernière polémique Hanouna, les confessions de Raquel Garrido au philosophe Jéremstar et les dérapages de Me Randall Schwerdorffer. Ce sera pour la validation du second semestre sans doute.

De tout cela que restera-t-il ? Un abaissement de la parole politique à un niveau si bas qu’il a dépassé le record établi avant vous par Nicolas Sarkozy et qu’on croyait imbattable pour un millénaire au moins. Il reste surtout que vous n’êtes dupe de rien, que vous avez décidé de plagier Donald Trump et de faire de la politique comme lui : en frayant dans les tréfonds de l’opinion, en érigeant la bêtise en doctrine politique, en faisant dans le binaire et le trash en permanence, en essayant de faire ce que vous pensez « être peuple » mais qui en réalité n’est que populisme et démagogie.

Là où vous vous trompez lourdement, c’est que l’Amérique n’est pas la France et que nous n’en sommes pas encore à élire à la présidence de la République une réplique en parka rouge d'un déséquilibré qui vit à la Maison Blanche.

Avec l’assurance de mes sentiments choisis,

Stéphane Gemmani

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