Légalisation du cannabis - Un débat Grenoblois

Billet

Dans l'ensemble, les réflexions que nous avons travaillé depuis début 2016 dans de nombreux quartiers à Grenoble, vont dans le sens des arguments que Matthieu Chamussy expose dans l'édition du Dauphiné Libéré du 19 août 2017, notamment sur le développement des moyens et des effectifs de la police municipale.

Hormis sur une éventuelle expérimentation qui pourrait accompagnée une future légalisation du cannabis....

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La prohibition coûte très chère, et pose le grave problème d’un épuisement des forces de l’ordre et d’un engorgement des tribunaux. Légaliser le cannabis mettrait fin à une certaine violence engendrée par son trafic et assécherait les économies souterraines. Ce qui permettrait de sortir de nombreux adolescents des réseaux criminels.

Légaliser le cannabis priverait, pour un moment, le crime organisé de sa plus grande source de revenu.

Après il faut prévoir et prendre en compte que, si le cannabis est légalisé, sa consommation va s’accroitre considérablement et notamment dans les premiers temps.

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C’est pourquoi, avant de légaliser, il faut vraiment tout miser et mettre le paquet sur la prévention, car le cannabis pose d’abord un vrai problème de santé publique, notamment en direction des plus jeunes.

Prévention sanitaire sur le fait prouvé que la fumée du cannabis contenant plus de substances cancérigènes que celle du tabac, est donc plus toxique pour le système respiratoire et peut favoriser des cancers de la gorge. Donc cette consommation doit être encadré de la même manière que le tabac ou l’alcool.

Pour cela, et notamment sur une échelle plus locale, il serait bon de développer des salles de consommation à moindre risque (SCMR), qui pourraient encadrer aussi cette consommation.

Formation et anticipation des services de police aux évolutions du marché. Car les criminels ne se fixent pas sur un produit mais sur l’argent. Si on légalise le cannabis, ils risquent de se reporter sur des drogues beaucoup plus dures comme la cocaïne, mais aussi sur d’autres drogues de synthèse, beaucoup plus dangereuses sur un plan sanitaire.

Sur les drogues de synthèse, certains trafiquants disent attendre cette légalisation avec impatience pour étendre leur clientèle et la rendre encore plus captive par des produits plus fortement dosés en THC (le tétrahydrocannabinol, la composante psychoactive du cannabis), comme le skunk, qui est une variété de cannabis OGM beaucoup plus puissante, qui augmente les risques de développer une maladie mentale, en triplant le risque de troubles psychotiques.

Donc, notre réponse est plutôt favorable à une légalisation, mais pas sans prendre aux préalables toutes ces précautions pour ne pas générer des choses qui seraient bien pire que ce que nous connaissons et vivons actuellement.

Commentaires

1. Le mardi 22 août 2017, à 14 h 17 par LRC

Bonjour et bravo pour votre démarche courageuse et innovante.
J'aimerais apporter ma pierre à cet édifice qu'est la légalisation du cannabis dans laquelle la France est très en retard.
Le Canada, l'Espagne, les Etats-Unis, , l'Italie, la Suisse, les Pays-Bas et l'Uruguay ont accompli un travail important et fructueux sur ce sujet. La France, Pays des libertés et des droits de l'homme ne peut pas se contenter d'une dépénalisation et doit se repositionner sur la scène internationale parmi les précurseurs avec l'audace que cela impose.
Contrairement à ce que vous affirmez je suis persuadé que les trafiquants ne voient pas la légalisation d'un bon œil car elle pourrait potentiellement constituer un frein à leur activité voire la cessation de celle-ci.
Ce fut le cas avec la fin de la prohibition de l'alcool aux Etats-Unis.
Le risque qu'ils se reportent sur d'autres drogues est possible mais ils n'auront pas forcément la clientèle nécessaire: la France, pays où la consommation de cannabis est la plus forte d'Europe, est aussi celui où la consommation de drogue dures chimiques est la moins importante.
Il est donc préférable d'orienter la population vers un réseau de distribution légal et réglementé de cannabis afin de les détourner des drogues dures qui sont actuellement d'ailleurs proposés par les dealers qui proposent tout types de produits sans distinction d'âge concernant leurs acheteurs.
De même vouloir limiter le taux de thc du cannabis légal est une fausse bonne idée car cela reviendrait à laisser une part du marché aux traficants. Imaginez notre pays si seuls les alcools de moins de 10 degrés étaient légaux. Que feraient les amateurs de vin, whisky, pastis, chartreuse, vodka, rhum, etc? Ils s'approvisionneraient au marché noir...
On peut envisager une TVA graduelle selon le taux de thc du cannabis commercialisé légalement qui ferait que le cannabis hautement dosé en thc serait plus onéreux que les variétés faiblement dosées, sur le modèle de l'alcool: un litre de bière standard est moins onéreux qu'un litre de whisky standard.
La Suisse a mis en place des villes pilotes pour un modèle de légalisation en commercialisant du cannabis dit CBD car il contient une forte proportion de CBD, mollécule non psychoactive et moins de 1% de THC, la molécule psychoactive du cannabis. Ces produits sont disponibles dans les bureaux de tabac, certains grow shop (magasins de matériels de culture), et dans des boutiques spécialisées et apparemment dans les magasins d'une enseigne d'hypermarché.
Je suggère de créer un projet pilote sur une ou deux années qui pourrait être appliqué, au choix, dans une ou plusieurs ville, dans un département, ou dans une région. Il s'agit d'une solution avantageuse car elle ne brusque pas la population qui peut observer les résultats concrètement et permet aux autorités de pouvoir le modifier, l'améliorer, le restreindre ou l'élargir, selon les résultats. Le préalable au projet serait la dépénalisation sur l'ensemble du territoire Français avec au terme de l'année (ou des deux années) pilote(s) la légalisation.
Ce projet autoriserait la vente, aux personnes majeures, du cannabis contenant moins de 1% de THC et plus de 10% de CBD dans les bureaux de tabac exclusivement et du cannabis contenant plus de 1% de THC (sans limite maximale) et moins de 10% de CBD dans des boutiques spécialisées exclusivement.
Il faudra définir un taux de thc/litre de sang acceptable pour la conduite automobile comme cela a étė fait au Colorado, sur le modèle du taux d'alcoolémie.
Dans la phase 2 de légalisation totale, il faudra inclure la possibilité de posséder à domicile 5 ou 6 plants de cannabis pour un usage personnel, comme c'est le cas aux Pays-Bas et bientôt au Canada , ce qui impliquera d'autoriser les grow shop Français à commercialiser des graines pour plantation ainsi que la vente de plants de cannabis au stade de croissance.
Enfin, nous pouvons faire de notre retard une force en proposant un modèle complet et bien ficelé de légalisation.
- cannabis CBD dans les bureaux de tabac
- cannabis THC dans des boutiques spécialisées
- growshop proposant graines ou plants au stade de croissance
- lieux conviviaux permettant la consommation, sur le modèles des coffee shop Hollandais.
- production Française sous serre ou en pleine terre du cannabis commercialisé.
- délivrance de médicaments cannabiques sur ordonnance dans les pharmacies.

Vous remerciant de m'avoir lu jusqu'au bout et espėrant avoir éclairé le chemin qui par la voie de la légalisation nous mène vers la redynamisation de notre économie et la modernisation de notre société.
Veuillez agréer, Monsieur, mes respectueuses salutations.
GF

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