Laurent Wauquiez n'a rien à voir avec le Front National : Il est pire que lui...

Billet

Les affirmations que Laurent Wauquiez vient de faire sur la répartition des migrants ne sont malheureusement plus surprenantes.

Avec des propos pareils, il pourrait être pris à son propre jeu, et être à son tour fiché S, tant ses allégations menacent gravement la sécurité publique par leurs violences et leurs éloignements des réalités, et aux conséquences qu’elles pourraient engendrer.

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Il confond tout, il mélange tout... mais à dessein...

Nous entrons dans un nouveau cycle, dans une nouvelle ère, où les peuples, pour des raisons diverses, sont vouées à se réunir et à s’entraider. Nous sommes destinés à vivre plus nombreux au cœur de nos villes, dans lesquels nous serons de plus en plus confrontés à des drames de santé publique et de pauvreté. Les plus fragiles, en manque de liens sociaux, connaîtront graduellement ces difficultés. C’est pourquoi nous devons sortir des schémas délimités, et réfléchir à la promotion d’un type de société différent.

S’il est un champ d’intervention pour lequel l'édification d’une politique à l’échelle régionale et intercommunale est pertinente, voire fondamentale, c'est l’hébergement d’urgence où de stabilisation, car l’effort partagé est la responsabilité de chacun.

L’exclusion s’avère structurelle, pas uniquement conjoncturelle, et la gestion de cette forme de désinsertion ne renvoie pas strictement à un problème social, économique ou sanitaire. La grande exclusion est liée à notre développement. Plus les personnes souffrent de l’exclusion durablement, plus elles connaissent des troubles somatiques et psychiques qu’il convient alors de prendre en compte dans les politiques d’hébergement.

L’exclusion, le rejet par cette peur qu’exprime aujourd’hui le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, est un formidable générateur de rancœur qui fera émerger à termes des problèmes bien plus important que ceux que nous vivons actuellement.

S’occuper de la grande exclusion n’est pas simple et nécessite que des domaines spécialisés n’ayant pas l’habitude de collaborer, acceptent d’associer leurs moyens et de coordonner leurs actions.

Des solutions alternatives doivent donc être trouvées « régionalement » et «intercommunalement» pour ceux qu’il n’est pas possible de laisser seuls sous un toit, en créant un outil unifié.

Les collectivités doivent s’engager et arrêter de se défausser sur l’État. La Grande Région, les Métropoles doivent les aider de concert. Ne pas le faire, c’est cultiver la misère, engendrer la haine et des problèmes à très courts termes. La demande n’est pas aux petites communes de faire de grands centres d’hébergement mais d’agir à la hauteur de leur moyen, en favorisant l’hébergement diffus.

Il est impératif de voir émerger plus d'engagements, plus d’adhésions des communes, sur cette notion d’urgence, un peu trop en filigrane dans les principes de ce projet.

L’action du gouvernement peut impulser cette nécessitée de voir émerger des unités d’accueils diffuses, de façon à pallier à ce déficit d’accueil, d’éviter des regroupements qui pourraient être problématiques, et en même temps, travailler sur le long terme auprès de tout les publics qui à un moment, se retrouvent dans cette situation, afin de se poser et de les aider à se restructurer et d’envisager un nouveau cap.

Cette urgence si difficile à gérer, à organiser, est le cœur du problème dans la gestion de l’hébergement de ces publics, au quotidien.

Pour répondre aux besoins de personnes délaissées, entièrement ou en partie, par les dispositifs « normalisés », les structures d’urgence se spécialisent peu à peu dans l’accueil des publics a priori indéfinissables, dans l’accueil de tous les « sans »

Dans le secteur de l’urgence, Monsieur Wauquiez et son compère d’indignité, Christian Estrosi, oublient que la notion d’inconditionnalité apparaît comme une autre modalité d’accueil et de soutien des personnes, repoussant les limites d’accès aux services de protection. Quand la conditionnalité maintient assez élevés des seuils d’accès et peut devenir un facteur d’exclusion, l’inconditionnalité élargit les portes d’entrée dans des dispositifs ouverts à tous. L’accueil et le service rendu ne sont pas, ici, la contrepartie d’un quelconque engagement de l’usager. A savoir que les rapports entre accueillants et accueillis ne sont pas contractuels.

Occulter même momentanément cette notion d’urgence sociale, ne pas prescrire de perspectives afin de voir émerger de nouveaux dispositifs d’accueil traitant l’urgence sur le territoire régional, ne peut réduire le champ des interventions qu’à une gestion froide et technocratique de cette grande précarité.

Epauler cette dynamique serait un bel exemple de responsabilité face à des partenaires qui seraient tentés de délaisser de plus en plus leurs responsabilités en stigmatisant outrageusement ces populations…

Une fois encore, Laurent Wauquiez prouve, par son obscurantisme et son intarissable soif de siphonner les voix d’une extrême droite, en essayant d’être pire que le pire, qu’il n’est pas à la hauteur et encore moins l’homme de la situation…

Je lui rappellerai les mots d’un fils de charpentier, qui disait simplement "qu’aimer son prochain comme soi-même", ne veut pas dire l'aimer à la mesure de cet amour égoïste que nous aurions pour nous, mais l'aimer comme un autre nous-même, comme s'il était nous-même, c'est-à-dire faire de chacun de nos prochains, de chacun de nos frères, des êtres si proches qu'ils ne soient plus discernables de nous-même et que d'un même mouvement spontané qui nous fait vouloir, désirer le bonheur et le bien pour nous, nous le voulions, le désirions pour chacun de nos frères.

Laurent Wauquiez n’arrive décidément pas à comprendre que nous ne pourrons maintenir un haut niveau de solidarité et de sécurité, si nous ne sommes pas animés par ce sens élevé de l’intérêt commun, sans hypothéquer ni différer sur nos enfants, toutes les retombées de ces enjeux.

Ce billet a été publié sur Le Huffington Post

Commentaires

1. Le vendredi 16 septembre 2016, à 14 h 27 par Marie

Le seul "parler vrai" que j'ai lu depuis longtemps ! L'approche de Monsieur Gemmani est humaine, réaliste, bien loin du cynisme des Wauquiez et autres politicards ambitieux pour eux, pas pour leur pays...

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