Billet

Le vote de la loi sur la transparence, après l'échec de la réforme en commission mixte paritaire, restera dans l'histoire comme une occasion ratée, peut-être unique, de permettre aux citoyens de reprendre confiance dans leurs élus.

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La question de la publication ou de la non publication des patrimoines n'est pas le sujet majeur et le choix d'une consultation sans droit de communication est d'une affligeante hypocrisie. Solution unique en Europe, elle témoigne d'un refus de jouer le jeu de la transparence réclamé par les Français. L'absence de publication du patrimoine aurait pu être compensée par une publication des revenus, une réglementation vigoureuse pour éviter les conflits d'intérêt et une très grande fermeté sur le lobbying.

Nenni.

Elle devient donc le symbole d'une cécité et d'une surdité complète d'une majorité d'élus, à ne pas confondre avec la majorité parlementaire, car ce n'est pas la même. Certes, on peut reconnaître à l'UMP la constance, car elle avait avec enthousiasme enterré le rapport Sauvé. Elle a donc maintenu sa position sous les prétextes les plus fallacieux, soutenue par l'UDI probablement pour les mêmes raisons. Mais le plus grave est l'absence de soutien d'une partie de la majorité parlementaire qui a préféré son confort personnel et n'a pas perçu les conséquences de cette attitude.

Car, tout aussi grave que la légèreté du texte, incompréhensible dans le contexte actuel, judiciaire comme politique, les justifications des parlementaires sont catastrophiques. Entendre un Christian Jacob ou un Jean Claude Gaudin venir se plaindre de la mise en cause des élus alors qu'ils appartiennent à un parti qui vient de se faire invalider ses comptes de campagne présidentielle en raison de fraude ou encore le Président du PRG, Jean Michel Baylet, qui se dresse contre la transparence de la vie publique pour "limiter le voyeurisme des élus livrés en pâture", on croit rêver ! Ces élus ont décidé ni plus ni moins que de conforter une image déplorable de la classe politique au moment même où les affaires politico financières explosent avec même des rumeurs de corruption, où les extrêmes font leurs choux gras du "tous pourris" et où 3 Français sur 4 considèrent leurs politiques comme corrompus.

Qu'il s'agisse du cumul des mandats, de la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature, c'est à dire de l'indépendance de la justice ou de la loi sur la transparence, les 3 textes qui auraient pu laisser espérer que la classe politique avait entendu les citoyens et acceptait de se laisser contrôler, à l'instar de ce qui se fait dans les autres démocraties avancées, ont capoté ou ont été réduits à leur plus simple expression.

Il est plus que temps que les citoyens qui n'acceptent plus cette auto gestion et rejettent avec une vigueur absolue l'exploitation politique, que l'extrême droite et l'extrême gauche ne manqueront pas de faire de ce comportement, se rassemblent et exigent l'instauration du referendum d'initiative populaire qui seul permettra de mettre un terme à des privilèges qui sont d'un autre siècle.

Avec Chantal Cutajar, directrice du Grasco

Stéphane Gemmani, fondateur du Samu social à Grenoble

Elisabeth Belaubre, maire adjointe de Toulouse

Stéphane Guyot, président du parti du vote blanc

Le lien vers l'article du Huffington Post

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