Reflexions sur le débat

Billet

Il est certain que la prestation des deux candidats fait l'unanimité… chez eux !

Quand le PS salue une Ségolène Royal ayant dominé le débat, l'UMP se félicite que son candidat ait pris l'avantage.

Il est vrai que la candidate a montré de l’ardeur et un certain aspect volontariste de sa personnalité.

La pugnacité, la combativité, une certaine empathie étaient du côté de Ségolène Royal.

En revanche, il est indéniable que la précision, la pédagogie, le calme et l'aisance étaient du coté de Nicolas Sarkozy, quelque en soient l’origine, la préparation ou la méthodologie.

Au total, aucun des deux candidats n'a commis de faute majeure qui puisse changer le cours de l'élection.

Nicolas Sarkozy, même s'il a été quelque peu déstabilisé par la colère "sainte" ou la colère feinte de Ségolène Royal, au bout de deux heures de débat, n'est jamais sorti de ses gonds comme l’avait je pense espéré et programmé la candidate socialiste.

Mais Ségolène Royal n'a pas vraiment perdu pieds, bien que sans cesse acculée dans ses retranchements par son adversaire sur le terrain économique et social.

Elle est néanmoins apparue particulièrement floue et imprécise sur de nombreux sujets cherchant en permanence à fuir les questions précises de son adversaire en se réfugiant soit dans l'évocation d'un cas particulier soit dans un volontarisme quelque peu utopique comme par exemple sur le sujet des retraites.

Nicolas Sarkozy a donné le sentiment d'être le mieux préparé même si Ségolène Royal a fait preuve durant deux heures trente d'un courage, d'une détermination et parfois d'un culot impressionnant.

Nicolas Sarkozy devait surtout prouver qu'il était capable de garder son calme. Et... il a réussi…

Ségolène Royal devait prouver sa compétence et sa cohérence sur les dossiers techniques.

Sa démonstration laissait à désirer, et paradoxalement, elle a aidé Nicolas Sarkozy, en devenant cette combattante presque arrogante et lui, l’incarnation de la sérénité, en parachevant cette caricature Guignolesque, du cacalme, coocool, zezen à la voix détimbrée.

Je conclurais d'une façon interrogative sur le fond : les questions posés, ont-elles vraiment donnés la dimension des vraies enjeux pour la nation et son rayonnement dans le monde ?

Les représentant d'une société me paraissent devoir se définir à la fois par des questions qu'ils posent, et par celles qu'ils ne posent pas.

Le monde politique, ou plutôt ces représentants, ont tendance à répondre toujours à côté de toute question.

Conviendrait-il donc de ne leur poser que des questions décalées ?

Enfin, par le passé, il n'a jamais été possible de démontrer qu'un débat d'entre les deux tours ait bousculé les lignes.

Celui-ci risque simplement d'avoir conforté les convaincus des deux camps.

Je ne suis pas certain qu'il ait levé le doute qu'ont encore les indécis, car là où le futur est imprécis, l'aujourd'hui demeure indécis.

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