La République ne se gouverne pas à genoux.

Billet

Quand les représentants des cultes publient une tribune contre la future loi sur la fin de vie, ils invoquent une « rupture anthropologique ».

Mais ce n’est pas l’humanité qu’ils défendent, c’est l’autorité d’un dogme sur la liberté des consciences.

Dans une République, les religions ont toute leur place dans le débat moral ; mais aucune dans la décision législative. La loi n’a pas à se plier aux croyances de quelques-uns, mais à garantir les droits de tous.

L’Espagne, la Belgique, les Pays-Bas, le Portugal, des pays à forte tradition catholique, ont déjà légiféré. Et en France, patrie des Lumières, nous hésitons encore, parce que des voix religieuses redoutent qu’un citoyen libre puisse choisir de partir sans douleur ?

La dignité ne se décrète pas dans une sacristie. Elle s’éprouve dans le cœur de chacun. Et personne, ni prêtre, ni rabbin, ni imam, ne devrait pouvoir dire à une femme ou à un homme en fin de vie : « Tu dois rester, même dans l’agonie. »

La République doit offrir la liberté de choisir, non pour hâter la mort, mais pour ne pas l’endurer jusqu’à l’inhumain.

C’est cela, le vrai respect de la vie.

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