Je m’adresse ici à celles et ceux qui, invoquant des règles qu’ils modulent selon les circonstances, ont préféré m’écarter en arguant d’une dissidence que les statuts de notre organisation démontrent, et que je ne conteste à aucun moment, parce que j’ai présenté ma candidature aux dernières législatives.
À celles et ceux qui choisissent d’exclure un camarade plutôt que de favoriser une unité indispensable à notre cause commune, je dis que notre combat n’a plus le luxe de ces querelles d’ego ni des ambitions personnelles. Notre lutte doit être, plus que jamais, celle de l’avenir de nos concitoyens, de la justice sociale et de la fraternité.
Je regrette que certains s’emploient, avec une obstination certaine, à mépriser toute initiative qui ne proviendrait pas de leur cercle restreint, ou à colporter des fausses informations pour discréditer d’autres projets pourtant portés avec détermination depuis de longues années.
C’est un jeu dangereux qui n’apporte absolument rien, si ce n’est la satisfaction éphémère de l’orgueil, tandis que nos administrés, eux, attendent une attitude responsable, digne de l’idéal républicain.
L’heure ne doit pas, et ne peut plus être aux factions ni aux querelles intestines, mais à la construction d’un projet collectif où chacune et chacun puisse apporter sa pierre, où le débat d’idées prime sur les calculs opportunistes.
Pour ma part, je ne suis ni un carriériste, ni un courtisan. Avant d’être un élu, je suis un homme du peuple, un citoyen engagé, chauffeur de bus de métier. Je ne dépends pas financièrement d’un mandat ni d’un réseau qui se hâterait de me trouver une fonction ou un poste avantageusement rémunéré par une collectivité ou un organisme apparenté. Mon engagement n’a jamais eu pour but de m’assurer une position confortable. Bien au contraire… Et si demain mon mandat devait s’arrêter, ma dignité ne serait pas entachée, car je n’ai rien à gagner, sinon la satisfaction d’avoir œuvré et d’œuvrer encore, toujours en bienveillance, pour l’intérêt général.
Ce que je souhaite, c’est apporter ma modeste contribution, libre et sincère, à cette lutte essentielle pour notre avenir. Nous avons face à nous une droite (comme une certaine gauche…) de plus en plus radicale, qui se délecte de nos divisions. Si nous échouons à nous rassembler, ce n’est pas seulement notre mouvement qui s’éteindra, mais les espoirs de tant de nos concitoyens qui se sentiront trahis.
Je rappelle ici, avec toute la gravité requise, que ma candidature aux législatives n’était pas une affaire personnelle, mais un acte de conviction, une réponse à celles et ceux qui auraient voulu abandonner la troisième circonscription de l’Isère à des forces politiques qui cherchent à effacer notre existence même. J’ai mené cette campagne avec honneur, sans rien demander au Parti socialiste, assumant tout moi-même. Ce score de 7,74 % sur la circonscription, et de 8,83 % sur Grenoble, c’est la voix de 3 059 électeurs qui, malgré tout, croient encore en notre mouvement et à l’espoir renouvelé qu’a suscité la campagne des européennes, derrière la candidature de Raphaël Glucksmann. Elles et ils ne doivent pas être ignorés ou méprisés.
Il est important de rappeler également que le dépôt de ma candidature n’avait jamais pour objectif de diviser ou d’affaiblir notre mouvement. C’est aussi pour cette raison que j’ai pris soin d’émarger de manière à ce que l’aide publique liée à mon score bénéficie pleinement au Parti socialiste. C’est une preuve supplémentaire de mon attachement sincère à notre collectif et de mon désir profond de contribuer à sa force et à sa pérennité.
Pourtant, au lieu de saluer cet engagement sincère, j’ai été écarté avec une brutalité qu’il m’est très difficile de comprendre, une « énergie » que d’aucuns feraient mieux d’employer à défendre nos valeurs ou à combattre nos véritables adversaires. Aucun courrier, aucune notification officielle ne m’a informé de ma suspension, encore moins de mon exclusion. Mon engagement demeure intact, ma cotisation réglée, et je continue à porter fièrement la parole socialiste au Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, dans ce combat quotidien contre l’extrême droite menée par Laurent Wauquiez et ses affidés.
Mais je m’interroge : comment peut-on ainsi répudier un camarade qui, depuis 2015, et auparavant aux côtés de Michel Destot, combat sans relâche pour nos idéaux ? Comment espérer rassembler la gauche si nous laissons prospérer en notre sein la division et l’incohérence ? Comment bâtir un avenir si les plus loyaux sont traités avec mépris ?
Je demande aujourd’hui, non une faveur, mais la clarté et la justice. Je suis toujours prêt aux luttes communes, à m’engager pleinement dans ce grand effort de rassemblement indispensable. Mais il faut que la lumière soit faite, que l’incertitude cesse, que nous nous élevions ensemble contre ces pratiques qui affaiblissent notre combat.
Cher(e)s camarades, ne perdons plus un instant en querelles stériles. L’heure est venue d’agir, avec courage, pour bâtir ce renouveau, qui seul pourra faire face aux périls qui nous menacent. C’est notre devoir, notre responsabilité envers toutes celles et tous ceux qui nous font encore confiance.
Recevez, Cher premier secrétaire fédéral, Cher(e)s camarades, mes amitiés socialistes et républicaines. Ensemble, avançons sans faiblir.