Où est passée la vérité, où réside encore la sincérité dans ce tumulte ? Les médias, jadis espace de réflexion, se sont transformés, rattrapés par la vitesse d’un monde qui ne prend plus le temps de penser. Les réseaux sociaux, où chaque parole est immédiate, chaque réaction instantanée, dictent désormais le tempo.
Mais à quel prix ?
Nous vivons une époque où la course effrénée aux clics et aux “likes” conditionne la parole publique, où le journalisme, assailli par les contraintes économiques, doit courber l’échine devant les grands pouvoirs financiers. Les rédactions, autrefois gardiennes de la démocratie, se retrouvent prisonnières des impératifs budgétaires. La publicité devient maîtresse, et avec elle, les grandes puissances économiques dictent ce qui peut ou non être publié. Comment, dans ces conditions, garantir l’indépendance des médias, pilier de toute démocratie ? Comment offrir aux citoyens l’accès à une information qui ne soit ni biaisée, ni tronquée ?
La question n’est pas anodine.
Elle touche au cœur même de notre contrat social, de notre vie en société. Car dans ce brouhaha médiatique, les citoyens se retrouvent souvent dépossédés de leur droit à l’information. Ils deviennent spectateurs d’une réalité façonnée non par les faits, mais par ceux qui en tirent profit. La liberté d’expression, pilier sacré de notre démocratie, ne saurait être réduite à une simple vitrine où les plus puissants viennent exposer leurs messages.
Il est impératif de réaffirmer que la démocratie, c’est avant tout la voix du peuple, dans toute sa diversité, qui doit pouvoir s’exprimer librement, sans entrave ni pression. Cela implique de repenser en profondeur notre modèle médiatique. Les journalistes doivent être libérés des chaînes de la finance, leur travail protégé des influences économiques.
Des modèles alternatifs de financement doivent être encouragés, des plateformes réellement indépendantes soutenues. La démocratie ne peut survivre sans un quatrième pouvoir fort, libre et courageux.
Et pourtant, l’espoir est là. La vérité ne meurt jamais. Elle continue de vibrer à travers ceux qui, chaque jour, cherchent à la défendre. Les citoyens, de plus en plus conscients des dérives actuelles, doivent s’emparer de cet enjeu. Ils doivent réclamer haut et fort une information transparente, intègre, indépendante. Ce combat n’est pas seulement celui des journalistes, c’est celui de tous ceux qui croient encore que la démocratie est possible. Car, au fond, la liberté d’expression n’a de sens que si elle est le reflet d’une véritable liberté citoyenne.
Nous devons refuser de céder à la fatalité d’une parole corrompue par l’argent. Il est encore temps de redonner aux citoyens le pouvoir de s’informer, de débattre, de penser. Il est temps de réaffirmer que la démocratie n’est pas un simple mot, mais une exigence de chaque instant.
C’est par la sincérité des débats, par la diversité des voix, que nous pourrons retrouver le chemin d’une véritable liberté d’expression.
Merci Sylvie Robert pour cette réflexion et cette action parlementaire, indispensable à la démocratie.