Communiqué du Rassemblement Citoyen - Après Trappes, jusqu’où négocier la paix sociale ?

Billet

L'affaire de Trappes ne devrait laisser aucun républicain indifférent. Elle est le symbole d'un rejet violent de la part d'une très petite partie de nos concitoyens musulmans, qui ont opté pour le salafisme ou le wahhabisme, de tout ce qui fait notre culture commune.

censure.jpeg

Il est impératif de ne pas être dans le déni, qui consiste à considérer, soit qu'il ne s'agit que d'une révolte sociale, soit que ce comportement est ultra minoritaire et par voie de conséquence à traiter par le mépris. Il est évident que les difficultés sociales, le sentiment de ghettoïsation, le chômage persistant, le manque de considération peuvent expliquer un sentiment de révolte. Il n'en demeure pas moins que ce sentiment peut être partagé par tous, et ils sont nombreux malheureusement aujourd'hui, qui ne trouvent pas leur place dans une société dans laquelle le matérialisme est devenu la règle absolue.

Pour autant, entre le rêve d'un grand soir et la conception du monde que se font les salafistes et au-delà tous ceux qui rêvent d'imposer la charia et de conquérir les terres impies, il existe une différence de taille. Les bases idéologiques n'ont strictement rien à voir et la seconde est parfaitement étrangère à notre culture, à nos valeurs républicaines, même affaiblies et dévoyées, bref à notre idéal. C'est la raison pour laquelle la loi sur la burqa est essentielle et ne doit pas être négociable. La conception de la femme qu'elle renvoie est incompatible avec notre conception et celles de nos concitoyennes, qui considèrent que leur liberté passe par cette manifestation d'asservissement, elles doivent savoir qu'elles agissent en violation de l'ordre public, tout comme ceux qui considèrent que leur liberté passe par l'addiction aux drogues, qu'elles soient douces ou dures.

Cette fermeté est d'autant plus indispensable que l'immense majorité de nos concitoyennes de religion musulmane n'ont strictement aucun désir de se soumettre à la burqa, ni même de porter le voile, si ce n'est bien souvent pour acheter la paix et le respect qui devraient leur être dus en tant que citoyennes de la République française -au même titre que nos concitoyens leur doivent ce respect, quel que soit leur choix vestimentaire, car ce sont les règles de la République. Or, dans un pays laïc, il est bien entendu permis de respecter la religion de son choix comme il est permis d'en changer, de ne pas en avoir et dans tous les cas d'admettre que la loi religieuse s'arrête à la porte de la vie privée et ne peut être supérieure à la loi républicaine.

Paix sociale jusqu’où ?

Certes, une petite minorité de salafistes, une forte minorité de wahhabites et de Frères Musulmans, qui représentent des centaines de milliers de Français, pensent différemment et surtout ont décidé d'imposer leur loi par la violence et par la force, en commençant par nos concitoyens de confession musulmane, profondément républicains, qui, pour certains, en sont les victimes directes et pour d'autres sont instrumentalisés. Plus largement, cette violence est ressentie et profonde par les centaines de milliers de nos concitoyens qui vivent au quotidien, confrontés à cette violence avec le sentiment d'être abandonnés par l'État.

Le respect de l'ordre public et de la paix sociale sont essentiels, mais peuvent-ils se faire au prix de l'abandon progressif de ce qui fait notre pacte républicain. Une réponse totalement négative s'impose d'autant plus que l'évolution de la Tunisie comme de l'Égypte démontre clairement où conduit le totalitarisme islamiste et que nous devons évidemment être aux côtés de tous ceux qui combattent précisément pour obtenir les droits qui sont les nôtres aujourd'hui.

La responsabilité des politiques ?

Le sujet est tellement majeur pour l'avenir de la société française que les politiques y ont, probablement plus encore que dans d'autres domaines, une responsabilité majeure.

Nos concitoyens musulmans, comme nos concitoyens chrétiens, juifs, bouddhistes et athées ont évidemment droit au respect et à l'égalité des droits. Pour autant, il est un peu facile de hurler à l'islamophobie chaque fois que ce sujet est abordé.

Le laisser tabou, au motif qu'il est difficile d'en parler ou pire encore par souci électoraliste, afin de ne pas déplaire à nos concitoyens musulmans comme s'ils adoptaient tous une attitude communautarisme, ne sert que l'extrême droite. Les choses doivent être dites par les républicains, par tous ceux qui ne veulent pas voir de différence entre des Français, quelle que soit leur religion dans la mesure où précisément ils sont avant tout français.

Cela signifie des droits et des devoirs et parmi ceux-ci la soumission à la loi qu'elle plaise ou qu'elle ne plaise pas.

En effet, une démocratie digne de ce nom se doit de respecter le droit des minorités. Elle se doit de respecter les principes fondamentaux qu'il s'agisse des principes constitutionnels ou de la Convention des Droits de l'Homme.

Mais, c'est la majorité qui vote la loi et elle s'impose à tous. Ce principe fondamental mérite cependant d'être rappelé comme celui du respect de l'ordre public républicain pour lequel tant de nos aînés se sont battus.

Liste des signataires de cette tribune :

   Corinne Lepage, présidente du rassemblement Citoyen et de CAP21
   Stéphane Guyot, président du parti du vote blanc
   Chantal Cutajar, directrice d'association anti corruption
   Stéphane Gemmani, Conseiller municipal de Grenoble
   Elisabeth Belaubre, Maire adjointe de Toulouse
   Dominique Lemoine, Conseiller communautaire de Tours
   Victor Ferreira, directeur d'ONG

Pour le Rassemblement Citoyen.

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.