Communiqué - Favoriser l’expression des citoyens par la réflexion et le débat politiques

Billet

Le rassemblement des démocrates écologistes et républicains se félicitent qu’à l’occasion du premier tour des élections législatives, les Français aient confirmé le choix qu’ils avaient fait de François Hollande, en lui donnant les moyens d’obtenir au second tour une majorité pour mettre en œuvre la politique qu’il a proposé au pays.

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Nous souhaitons naturellement que cette majorité soit la plus large possible.

Mais les jeux ne sont pas faits, tant que le vote n’a pas eu lieu, même si les résultats de dimanche dernier éloignent le risque d’une cohabitation. Mais, à la réflexion, c’est une bien étrange manière de faire, pour un grand pays moderne, que de prendre le risque, pour la même durée de 5 ans, d’avoir deux pouvoirs opposés, issus de la même légitimité populaire à quelques semaines de distance…

Ne serait-il pas temps de mettre de l’ordre à cela ?

D’autant que ces élections législatives, si importantes selon les textes, puisqu’elles vont permettre de donner une assise au gouvernement qui définit et conduit la politique de la Nation, voient leur participation décliner de quinquennat en quinquennat, pour atteindre ce dimanche leur plus bas niveau.

Et l’on constate une fois encore que les Français se sentent concernés par les élections municipales et présidentielles et de moins en moins par toutes les autres.

Ne serait-ce pas parce que le quinquennat fait que, dans la réalité, le gouvernement est responsable devant le Président élu, bien plus que devant la majorité parlementaire (comme c’est le cas institutionnellement aux Etats-Unis), et que les Français ne souhaitent pas 5 ans de paralysie ?

Ne serait-ce pas parce que le mode de scrutin utilisé fait de ces élections une machine à n’élire que des députés UMP ou PS, laissant sans représentation des millions de Français ? Ainsi, en 2002, au premier tour de la présidentielle, 65% des électeurs ont voté pour d’autres candidats que ceux du PS et de l’UMP. UMP et PS obtinrent cependant 88% des sièges.

Quant aux élus qui ne sont pas membres de ces partis, ils ne sont élus que par la grâce d’un accord de répartition des circonscriptions avec l’un des deux partis, entraînant d’ailleurs, à gauche comme à droite des « dissidences » semant souvent la confusion dans les esprits.

C’est aussi pour que, comme il l’a proposé, une réforme vienne introduire une représentation proportionnelle significative dans toutes les élections, municipales en 2014, cantonales et régionales en 2015 et législatives en 2017, qu’il est nécessaire que François Hollande obtienne, au second tour, la majorité la plus large.

Il est urgent que le débat s’engage sur le caractère et le niveau de cette représentation proportionnelle. On sait qu’il est possible de garantir la stabilité des institutions avec une proportionnelle large. Il faut que le parlement soit représentatif de toutes les sensibilités politiques des citoyens.

Les moyens institutionnels existent. Aux USA, les présidents, qui ne manquent ni de pouvoir ni de capacité d’initiative, ont, depuis un demi siècle, gouverné très souvent avec une majorité parlementaire contraire, sans que cela conduise à la paralysie que nous appelons ici «cohabitation».

Si nous ne nous engageons pas dans cette voie, les élections législatives deviendront un scrutin local dévalorisé, à l’inverse de ce qu’à voulu la Constitution, où on élira une sorte de Chef du Bureau d’Aide local et d’Interventions en tout genre.

Ce qu’il est déjà si souvent, alors qu’il devait être le Législateur.

En termes de scrutin local, les Français préfèrent élire le maire, à qui il font déjà tellement plus confiance qu’à leur député.

Cela pourra aussi encourager les grands partis à moins se comporter comme des machines de pouvoir, répartissant les circonscriptions, et plus comme de vrais partis politiques, producteurs d’idées, concourant à l’expression des citoyens par la réflexion et le débat politiques.

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