La loi de finance 2011 marque un désengagement de 80 millions d’euros de l’Etat, destinés à l’insertion des personnes vulnérables et à la prévention de l’exclusion. Les seuls fonds destinés à l’hébergement d’urgence ont baissés de 41 millions d’euros, et cette baisse devrait atteindre 64 millions d’euros pour le budget 2012.
Comme les hébergements d’urgence sont pleins, désormais, du 1er janvier au 31 décembre, nous sommes amenés à distribuer des couvertures, des tentes, chaque soir, pendant la période de froid, mais autant, si ce n'est parfois plus pendant l'été.
Nos bénévoles sont contraint depuis plusieurs mois, de laisser à la rue de plus en plus de personnes vulnérables, sans solution d’hébergement.
Des familles entières passent la nuit aux urgences des hôpitaux, sous des tentes ou dans des endroits acclimatés par nos bénévoles pour une nuit, souvent plus. Une couverture pour une nuit sur le trottoir, un moment à la rencontre des plus désemparés d'entre nous, c’est bien peu, et parfois cependant, c’est plus qu’on n’oserait l’imaginer.
Face à cela, notre association qui ne fonctionne que grâce au bénévolat depuis plus de 20 ans, faute de financement lui permettant de salarier, voit ses effectifs devenir de plus en plus modestes, avec de plus en plus d'intervention et de présence (septembre 2008/septembre 2009 : 6250 interventions ; septembre 2009/septembre 2010 : 15800 interventions...)
Mais les lobbys de la bien-pensance, de la droite à la gauche, ont tout mis au carré, dans un souci de gestion, de puissance, de contrôle.
Plus que jamais, des solutions de couchages ont du être improvisées et les bénévoles de l’association sont épuisés et ne savent plus quoi proposer.
Il y a une incompréhension collective et notamment du gouvernement face à cette urgence sociale dont l’objectif est de maintenir simplement des gens en vie.
L'individualisme gagne du terrain et nous ne pourrons bientôt plus agir si nous n'avons pas un élan citoyen pour palier à cette crise sans précédent.