Un "Généralicide" en régle...

Billet

Appelé à la rescousse de la France naufragée de 1958, le Général de Gaulle à fait en une décennie, pour la France et pour le monde, ce que bien peu d'hommes pourraient ne serait-ce que rêver de faire un jour.

Il traça une troisième voie, réaliste et ambitieuse, entre deux impérialismes : unir dans la libre adhésion les nations souveraines du monde afin de garantir par leur coopération la vie et la prospérité des peuples.

Parce qu'il avait connu les deux premières guerres mondiales, il était fort conscient de la dimension "planétisée" inédite des affaires de l'humanité, et lucide quant aux dangers totalitaires que ce nouvel âge amenait.

Sa politique, ni de droite, ni de gauche, inégalée, est bel et bien une inspiration.

Mais que reste t-il de la politique du fondateur de la Ve République ?

En choisissant Bernard Kouchner comme Ministre des Affaires Etrangères, Sarkozy a abandonné le "réalisme" pour le remplacer par "l'intervention humanitaire" comme socle de la politique étrangère de la France.

En s’associant à la «Sarkozy», Kouchner est devenu un humanitaire sélectif, aux redondances de salon, tel un toubib de l'intervention médiatique...

Depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, une offensive se développe pour que la France se débarrasse de l’héritage gaulliste en politique étrangère.

Cette offensive s’appuie sur le virage pro-américain du président de la République tel qu’il l’exprime dans ses discours de politique étrangère.

C’est bien un tournant qui s’amorce, on aurait tort d’en sous-estimer les conséquences pour la France. Deux autres remarques : ce tournant n’est en rien soutenu par une majorité de la population, au contraire ; ce rapprochement avec Washington s’amorce au moment même où la faillite de la politique américaine dans le monde n’a jamais été aussi flagrante.

Depuis, les gouvernements qui se succèdent aux affaires font généralement une déclaration de politique générale dans laquelle la politique étrangère se trouve réduite à la portion congrue.

On sait que Chirac, a tenu, contre vents et marées, à maintenir un cap gaullien à la politique extérieure de la France.

La transition mitterrandienne qui a duré quinze années, était, fondamentalement dans ce cap de la politique gaulliste.

La France parlait à l'extérieur d'une seule voix comme le martelait Jacques Chirac en pleine cohabitation. Les incartades politiciennes de Lionel Jospin envers le mouvement de libération palestinienne a failli lui coûter un lynchage.

Cet alignement compromet à long terme la politique de la France.

Il y a une espèce d'incapacité à prendre des décisions, non parce que la volonté manque mais parce que la pensée est absente.

Mis à part de rares exceptions qui ne peuvent pas tenir lieu de règle générale, le gouvernement français se rallie généralement aux décisions américaines ou allemandes. Les Français se comportent de moins en moins comme des initiateurs et de plus en plus comme des suiveurs.

Jadis, la politique de de Gaulle était à bien des égards, limpide, "une certaine idée de la France, indexée sur une indépendance nucléaire, une indépendance vis à vis de l'Otan, etc…

Autant nous voyons venir un retournement total, la politique arabe fruit d'un tissage lent et méticuleux tout en équilibre laisse place à des fanfaronnades qui laissent rêveur en tout cas qui n'augurent rien de bon.

Nous sommes loin du discours de de Villepin à la tribune des Nations Unies.

«…Un usage de la force serait si lourd de conséquences pour les hommes, pour la région et pour la stabilité internationale qu'il ne saurait être envisagé qu'en dernière extrémité.. Personne ne peut affirmer non plus qu'il pourrait déboucher sur un monde plus sûr, plus juste et plus stable. Car la guerre est toujours la sanction d'un échec. Une intervention militaire prématurée pourrait avoir des conséquences incalculables pour la stabilité de cette région meurtrie et fragile. Elle renforcerait le sentiment d'injustice, aggraverait les tensions et risquerait d'ouvrir la voie à d'autres conflits. Une telle intervention ne risquerait-elle pas d'aggraver les fractures entre les sociétés, entre les cultures, entre les peuples, fractures dont se nourrit le terrorisme ? »

Ce discours vaudra à Dominique de Villepin d'être applaudi par l'Assemblée des Nations Unies, chose rare et en principe interdit par le règlement.

Ce discours illustre une grande vision pour la France sur la scène internationale mais aussi l'idée d'un monde devant garder la paix comme objectif principal. C'est également la volonté de respecter le Droit International. La position de la France a été saluée au plan international et national.

Assurément si de Gaulle revenait parmi les siens, il ne reconnaîtrait pas la France qu’il a patiemment confortée dans le concert des nations.

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