Il y a quelques années encore, ceux-ci étaient partie prenante de cet évènement. Aujourd’hui, ils en sont exclus, tous, à cause d’une tricherie d’une équipe de basket en 2000. Des sportifs handicapés mentaux qui ne l’étaient pas. Un de ses membres était même journaliste économique.
Scandaleux tout simplement.
Suite à cet incident, le Comité paralympique a décidé d’exclure tous les sportifs handicapés mentaux sous le prétexte qu’il était trop difficile d’évaluer leurs handicaps et que les risques de tricherie était trop élevés.
Mettons cela en perspective avec le dopage: est-il si facile à évaluer ? Les produits sont-ils tous décelables ?
La lutte anti-dopage semble parfois dépassée et bien souvent incapable de déceler les produits existants.
Cela n’amène pourtant aucune remise en cause quant à la participation des sportifs valides.
Pour quelles raisons ne devrait-il pas en être de même pour les sportifs handicapés mentaux?
Bien avant Pékin, la Fédération française du sport adapté (fédération délégataire du ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports auprès de ce public), a souhaité faire évoluer les choses.
Elle a donc proposé au Comité international paralympique une nouvelle classification basée sur les tests de quotient intellectuel réalisés avant 18 ans par un psychologue. Refus du Comité paralympique pour ces jeux de Pékin.
Mais dans une Nation où le handicap mental "existe" tout autant que le problème tibétain, ces sportifs avaient-ils une chance de participer?
Les Chinois ne paraissent pas les mieux armés pour mettre en lumière une population qu’eux-mêmes tiennent cachée.
Les Anglais seront-ils plus aptes pour faire de Londres 2012 des Jeux paralympiques non discriminatoires?
Paradoxale est l'attitude inhérente à la médiatisation grandissante des Jeux paralympiques amenant, par la même, une évolution financière.
Le nombre de participants est constant d’une édition à l’autre.
Cela signifie que réintégrer les sportifs handicapés mentaux aux Jeux paralympiques entraînerait une diminution du nombre de sportifs handicapés physiques.
Moins de primes et de reconnaissance, une raison de plus de ne pas accéder au souhait des sportifs handicapés mentaux de participer aux Jeux !
La position du Comité paralympique français deviendrait elle, elle aussi, paradoxale.
Les sportifs handicapés physiques et sensoriels refusent régulièrement d’être mélangés aux sportifs handicapés mentaux.
Logique quand on voit que le CIO distingue Jeux olympiques et paralympiques.
Récemment, un documentaire a été diffusé sur l’ascension du Kilimandjaro par une équipe de personnes handicapées physiques.
Malgrès une performance extraordinaire, ceux-ci auraient également refusé la présence d’handicapés mentaux.
Dommage, ils auraient pu s’aider dans cette aventure et oublier leur handicap, tout autant.
Les valeurs du sport semblent une fois de plus bien mises de côté.
Pourtant, quand on étudie les performances d’Alicia Mandin, championne du monde en titre de 50m brasse (en 39’’55), l’exploit sportif est aussi bien réel.