L’éther d'un engagement...

Billet

L’action politique est bien plus que ce pré gardé par quelques ambitieux à des fins personnels.

C’est avant tout une perception de la vie, une projection du quotidien, dans l’avenir, et dans un élan communautaire.

Et il y a toujours une origine à une démarche telle que celle-ci…

Il est donc toujours intéressant de retourner vers sa réflexion initiatrice, et de la partager avec ceux qui veulent bien la comprendre.

Au début de sa réflexion sur son engagement, on décide souvent de développer son intuition.

Puis, rapidement on comprend qu’elle mène aussi à une démarche personnelle de découverte de soi.

Éventuellement, et pour quelques-uns, on s’aperçoit qu’il s’agit d’un engagement profond.

L’apprentissage de l’intuition nous mène sur la voie d’une transformation intérieure que nous choisissons de suivre, parce que nous voulons participer à la création d’une société meilleure.

D’un point de vue rationnel, la notion de « créer un monde meilleur », tout comme celle de « changer le monde », est perçue comme tellement idéaliste qu’elle apparaît, encore pour certain, totalement inaccessible et prétentieuse.

Mais bien que cet idéal semble hors de portée, lorsque nous étudions l’intuition, il apparaît soudainement comme une solution probable face à l’ampleur des tumultes.

Serait-il possible que l’idée de transformer la société soit beaucoup plus réalisable qu’il n’y paraît ?

En fait, est-il concevable que chacun de nous, individuellement, puisse jouer un rôle concret et à notre portée dans ce processus ?

Je le crois fortement.

Mais pour cela, il nous faut changer de l’intérieur pour changer l’extérieur.

Le pouvoir d’idéaliser est l’une des grandes qualités de l’être humain.

Dans sa quête d’un idéal, la personne accorde une plus grande place au sentiment et sollicite sa connaissance affective et intuitive.

Elle ne limite plus son imagination, et accepte de dépasser les limites du raisonnable.

La capacité d’idéaliser étend donc ses horizons.

Depuis des siècles, l’humanité a connu bon nombre d’idéalistes proposant des solutions aux problèmes sociaux.

L’expérience nous démontre que parmi ceux qui ont remporté un certain succès, peu ont apporté un changement durable, et encore moins ont profondément changé notre monde.

Par exemple, Karl Marx, avec son modèle communiste, a tenté de créer un système social égalitaire où chacun participait au bien-être collectif en se conformant aux règles établies pour tous.

Malgré le mérite de son aspiration et l’originalité de ses idées, ce système collectif imposait des changements extérieurs en vue de modifier les comportements intérieurs.

Et nous avons vu le résultat… ça ne fonctionne pas.

À l’opposé, Gandhi proposait que chacun devienne responsable de ses propres choix.

Il enseignait que la meilleure façon de changer le monde est d’apporter en nous-même les changements que nous souhaitons voir autour de nous.

Je crois qu’il cherchait à communiquer que notre épanouissement collectif passe par l’expression du potentiel créatif de l’individu.

Lorsque chaque individu exprime sa créativité, un équilibre se crée naturellement dans l’environnement.

La poursuite d’un idéal personnel devient alors une pulsion qui amorce le changement de l’intérieur vers l’extérieur.

Et c’est loin d’être évident, car dans notre société, la tendance serait plutôt l’acceptation permanente de l’inacceptable.

Mais revenons à l’intuition comme source de créativité...

C’est la fonction de l’intuition de nous guider vers la réalisation de nous-mêmes. Voilà l’objectif qu’elle sert d’abord et avant tout. À travers l’inspiration, elle nous insuffle les meilleurs choix à faire en vue de notre réalisation.

Ces choix exigent parfois, souvent, inévitablement, des lâcher-prise, des deuils et des choix, que nos dignités souvent mal placées, nous font occulter, de peur d’évoluer et de voir des « convictions » changer.

Nous avons tort de croire que nous ne serons jamais confrontés ou que nous n’aurons jamais peur si nous suivons notre intuition. La réalisation de soi-même passe par une transformation intérieure qui nécessite du changement.

Et le changement engendre souvent, plus autour de vous qu’à l’intérieur, une source d’angoisse.

Lorsque la voix de l’intuition devient la voie de notre transformation intérieure, elle nous entraîne sur des chemins surprenants, (oh oui, surprenant !) parce qu’inattendus et créatifs.

L’intuition est le langage de notre créativité et c’est la nature même de la créativité d’être nouvelle et prolifique.

Elle nous oriente vers la découverte de qui nous sommes réellement : un être d’une complexité étonnante, au potentiel immense, capable d’une énergie créative illimitée qui doit s’exprimer. Le contraire se vérifie aussi…

Cette énergie créative est associée de très près à notre vitalité.

Si elle ne trouve pas de voie d’expression, elle peut très souvent mener à la dépression ou à l’épuisement.

Les conflits qui surviennent sont un reflet de la méconnaissance de qui nous sommes vraiment.

Lorsque ce potentiel ne trouve pas de voie d’expression naturelle, il se déforme et se pervertit sous l’effet de la souffrance, de la peur et de l’isolement.

Nos états intérieurs et nos pensées se reflètent toujours dans notre environnement immédiat.

Mais ils ont aussi des répercussions sur l’ensemble à travers l’inconscient collectif.

De la même façon, chaque percée accomplie, chaque peur que nous avons le courage de traverser, chaque transformation facilite ce même avancement pour les autres.

Le paysage politique et sa façon de l’exercer change, et cette mutation est donc un engagement, et demande une responsabilisation de notre part.

Elle passe par l’apprentissage de qui nous sommes, de quoi nous sommes faits, et par l’expression de notre créativité.

Il nous faut abandonner certaines façons de penser pour en adopter de nouvelles.

Il nous faut remettre en question certaines valeurs afin d’écarter celles qui font obstacle à notre épanouissement et à celui de notre collectif.

Il nous faut changer certaines habitudes afin de briser le cycle du stress et exprimer plus de cohérence entre ce que nous pensons et comment nous agissons.

Il nous faut avoir le courage de nos convictions et agir en accord avec notre connaissance intérieure.

Il nous faut accepter d’agir sans avoir toutes les données, en réponse aux élans concertés de notre esprit et de notre cœur.

Il nous faut accorder plus de confiance à ce que nous ressentons pour l’intérêt collectif, qu’à ce qu’on peut dire autour de nous.

Il nous faut mettre tout en œuvre pour choisir une solution auquel nous aspirons plutôt que d’accepter des compromissions qui n’exploitent que de façon médiocre notre potentiel.

Incarnons nécessairement le changement, que nous voulons voir demain…

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