L'horloge de la Halle enfin réparée.....

Billet

Cela va vous paraître plutôt éthéré comme monomanie, mais celle-ci devenait fastidieuse car depuis presque quinze années cette horloge magnifiant notre halle Sainte Claire, ne fonctionnait plus.

Depuis toutes ces années, nous nous sommes battus pour que cette horloge puisse être réparer. gemmani-horlogehalle2.jpggemmani-horlogehalle1.jpg Ce bâtiment qui est identifié comme une perles iséroise, sans pour autant être transcrit aux tablettes lors des journées consacrées au patrimoine, sensibilise les habitants du quartier de la place Sainte Claire et de Notre Dame, à tel point que des membres de l’union de quartier Notre dame m’ont interpellé, pour trouver une solution « bénévole » à la réfection de cette horloge, ainsi que celle de l’école Stendhal.

Après une ixième interpellation de l’adjoint au Marché Alain Pilaud, les crédits ont enfin été débloqués pour que notre édifice puisse enfin avoir son horloge en état de marche.

Petit historique :

Cette Halle Sainte Claire, qui fut construite en 1874 sur l'emplacement d'un couvent de Clarisses, au coeur des vieux quartiers de Grenoble, à proximité de la place Notre-Dame et de l'ancien Collège de Jésuites , actuel Lycée International Stendhal.

Les lieux portent le nom de Sainte Claire, protectrice du couvent.

Au cours du XIX ème siècle, le développement du machinisme et de l'industrie entraîne un phénomène d'urbanisation intense sur tout le territoire français. A Grenoble et dans sa région, ce phénomène est accentué par le développement de la houille blanche. L'accroissement démographique s'accompagne de réels besoins en équipements. C'est dans ce contexte que la municipalité de Grenoble confie le projet d'un marché couvert place Sainte Claire, à l'architecte du département, M. Riondel.

Ce bâtiment d'espace clair très équilibré abrite un marché vivant et coloré. L'association d'une fine ossature de métal avec le verre donne au bâtiment cette légèreté et cette transparence caractéristiques des marchés couverts construits à cette époque dans l'esprit des anciennes halles de Paris par l'architecte Victor Baltard.

Victor Baltard (1805-1874) remporte le grand prix de l'école des Beaux-Arts en 1833.

Il devient architecte de la ville de Paris en 1849.

A ce titre, il est chargé d'édifier les halles centrales et l'église St Augustin à Paris. Son nom est associé aux anciennes halles parisiennes détruites dans les années 1970. Mais un pavillon qui porte le nom de l'architecte, le No 8, a été sauvé et remonté avec un certain nombre de modifications à Nogent sur Marne ( France ), à l'est de Paris.

L'emploi du fer et de la fonte s'est généralisé au cours du XIX ème siècle et s'est amplifié après l'exposition Universelle de 1851 avec la construction du Crystal Palace.

L'exposition Universelle de 1851 à Londres, destinée à consacrer l'essor du capitalisme industriel, doit accueillir de nombreux exposants. Un édifice de très grande dimension est alors commandé à Joseph Paxton, jardinier mais surtout inventeur de la serre de jardin à châssis vitré. Il imagine le Crystal Palace , l'édifice "le plus vaste de l'univers..." qui sera construit dans Hyde Park. Le bâtiment se présente comme une immense ossature de fonte vitrée composée d'éléments préfabriqués et standardisés.

L'association du métal et du verre à une grande échelle, l'utilisation d'éléments préfabriqués dans la construction font du Crystal Palace un précurseur de la construction métallique.

Le principe constructif adopté fait appel à des colonnes en fonte portant une charpente de fer, le tout contenu dans une enveloppe en maçonnerie, surmontée de larges arcades vitrées.

Bâtie sur un plan rectangulaire, la halle se compose d'un corps principal flanqué à l'est d'un petit bâtiment annexe. Elle est coiffée d'un toit à double pente, surmonté d'une lanterne.

Les caves en sous-sol et les boutiques du rez-de-chaussée répondent à ses fonctions commerciales et de stockage de marchandises. Le socle du bâtiment, en pierre calcaire, légèrement en saillie, supporte sur chacune des façades latérales cinq colonnes ornées en fonte et sur chacune des deux autres façades quatre colonnes.

Les colonnes des façades latérales reçoivent les fermes de la charpente métallique. Aux angles de la construction, des piliers formés d'assises alternées de brique rouge et de pierre blanche, sont surmontés d'un chapiteau sculpté, couronné d'un fronton triangulaire. Les colonnes reliées entre elles par des cloisons de briques alternées blanches et rouges rappellent la bichromie des piliers d'angles. Ces cloisons sont surmontées de baies vitrées. Sur les façades latérales, des marquises assurent l'abri des maraîchers.

Une fontaine en pierre et une horloge complètent la décoration de la façade principale dont les surfaces vitrées des pignons sont coupées de grands arcs en fonte garnis de frise ajourée. Quatre réverbères sont accrochés à des consoles en fer forgé aux angles du bâtiment.

La halle Sainte Claire a retrouvé son aspect originel lors de la dernière restauration de 1990. Elle est caractéristique de l'architecture des marchés couverts qui ont essaimé sur tout le territoire français durant la deuxième moitié du XIX ème siècle.

Elle est surtout un lieu de rencontre, d'échange, un lieu vivant; chaque jour de marché en est le témoignage.

Le temps a enfin retrouvé tous son espace avec la réhabilitation de cette horloge.

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