Outre l’implantation de jeux pour enfants, plusieurs sujets sont abordés.
L’ouverture sur la ville de la cité avec comme priorité au logement sur les friches existantes qui pourraient se dégager dans l’avenir, n’excluant pas des ateliers artisanaux mais refusant des structures industrielles lourdes.
L’atténuation de la « barrière » des voies ferrées par l’amélioration de la passerelle Durand-Savoyat, et par la création d’une passerelle entre Arago-Tarze et la cité internationale et par un passage souterrain VL entre Gueymard et hall des sports Europole.
Une crainte est évoquée sur l’impact éventuelle de la rocade nord et le projet Cumin qui couperait le quartier et isolerait un peu plus la cité Jean Macé.
Sur le plan de la reconstruction, il y aura 190 logements dont 120 à 130 seront occupés par de nouvelles familles, et l’achèvement est estimé en 2010 / 2012, d’où l’importance de prévoir ce qui pourra faciliter le lien social en effectuant avec les habitants une étude pour réaliser un espace de convivialité au sein de la cité.
Il est recommandé par chacun d’utiliser les atouts existants (tennis, skate-parc, boules) pour réaliser un ensemble qui comportera la reconstruction programmée de la salle polyvalente et la réimplantation du terrain multisports qui devra incorporer le club 3 ème âge, un espace petite enfance ainsi qu’une permanence sociale ; tout cela devant être réalisé et géré en lien avec le Centre Social Chorier-Berriat.
En ce qui concerne l’Ecole Jean Macé, la désertification actuelle du quartier est principalement liée à la démolition de la cité, engendrant une baisse sensible de la fréquentation de l’école.
La multiplicité des divers centres d’accueil existants sur le quartier et l’implantation des gens du voyage modifie la composition de l’effectif des élèves : près de 40% d’entre eux sont issus de ces publics entraînant des contraintes d’accueil et de pédagogie qu’il faut gérer différemment afin qu’un public n’exclue pas l’autre.
Le déplacement du camp des gens du voyage au-delà du pont d’Oxford ne modifiera pas cette situation, le nouvel emplacement prévu restera sur le périmètre scolaire de l’école.
Il est nécessaire de créer un « sas » d’accueil pour les enfants concernés avant de les introduire dans le cycle normal des classes. Reste à obtenir l’aval de l’éducation nationale…
Un débat plus houleux anime la réunion concernant les 5 centres groupés sur le quartier.
Edelweiss (période hivernale) qui pour cet année est transféré sur le site de Seyssinet dans l’ancienne caserne, le C.A.M (centre d’accueil municipal), le Foyer Tarze, la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse) et le terrain d’accueil provisoire des « gens du voyage ».
Celui du déplacement du C.A.M anime un peu plus ce débat.
Le choix du lieu situé à l’angle de la rue Ernest Hareux et de la rue Tarze, à côté de l’école Jean Macé semble arrêté par les élus concernés.
Monsieur Meyer, Directeur du CCAS apporte quelques précisions sur le centre d’accueil municipal :
- La reconstruction est nécessaire : les locaux actuels ne permettent pas un accueil décent et en sécurité.
- Le personnel qui y travaille est qualifié et compétent (8 travailleurs sociaux)
- La population fréquentant le centre évolue : 30% des hébergés sont des familles. Les cas « difficiles » sont aiguillés sur des centre adaptés (type « la boussole »)
- Le vœu est émis de travailler en lien avec les habitants du quartier
Bien persuadés de l’importance du problème, les habitants présents soulèvent quelques remarques :
- Un choix dans l’urgence ne justifie pas une décision hâtive ; c’est en référence à un plan d’ensemble d’urbanisation que les diverses options doivent être examinées.
- Une attention particulière doit être apportée à la reconstitution d’un lien social fort dans la re-création de la cité Jean Macé. Crainte, justifiée par l’expérience acquise de l’annexion de l’espace de convivialité de la cité par les utilisateurs du C.A.M (actuellement l’espace « jardin » du quai PL Merlin est de ce fait délaissé par les habitants de la cité)
- La proximité immédiate de l’école primaire et maternel reste un point majeur d’inquiétude. Quelque soit le plan adopté, l’accès au centre restera sur le parcours obligé et immédiat des enfants et le sentiment d’insécurité reste très fort.
Les habitants de Jean Macé connaissent bien les contraintes liées à la présence de ce type d’équipement (ils les vivent depuis 1957) et les ont toujours acceptées par solidarité.
Je prends la parole à ce moment en félicitant le personnel du centre d’accueil municipal pour le travail que je connais bien, mais en réitérant le fait que l’implantation de ce nouveau CAM ne doit pas être supportée une fois de plus sur ce secteur et plus exactement, sur la commune de Grenoble.
S’il n’y a pas une prise de conscience des autres communes de l’agglomération, on continuera à faire de l’hébergement d’urgence de « fortune », en accablant Grenoble, est plus particulièrement le secteur Jean Macé une fois de plus.
Certes l’intercommunalité va engager des fonds dans une nouvelle structure remplaçant l’actuel Centre d’accueil municipal.
Cela me parait cependant la moindre des choses dans la mesure où la plupart de ces communes se sont défaussées depuis de nombreuses années sur un centre uniquement grenoblois.
Encore une fois, cela n’exempt pas ces mêmes collectivités, ces mêmes communes, de créer à leur propre niveau des structures d’accueil et d’hébergement d’urgence familiale à échelle humaine, ou d’engager ces mêmes fonds à la constitution de centre d’urgence dispatché sur toute l’agglomération grenobloise.
C’est déjà le cas à Crolles avec l’abri sous la dent, ou d’une façon plus temporaire mais qui mérite sans doute plus de moyen à Fontaine avec la Chauve Souris.
En se dotant d’un encadrement adapté à la capacité d’accueil de la structure, on s’attaquerait à la misère et à la grande précarité avec pragmatisme.
Je rappelle une nouvelle fois à l’assistance qu’il s’agit avant tout d’une volonté politique propre à chaque commune, en fonction des capacités humaines et financières dont elle dispose.
L’assistance approuve, …ainsi que les élu(e)s présents…
Grenoble a bien souvent assumé sa part, il serait souhaitable que d’autres communes prennent aussi la leurs.
Je termine la réunion en échangeant longuement avec les habitants du quartier Jean Macé, tout en me procurant ce merveilleux livre sur la cité Jean Macé, en reconnaissant plusieurs d’entre eux avec qui nous avons déjà conversé sur la vie de ce village dans la ville qu’est cette merveilleuse cité Jean Macé.... qui meurt aujourd'hui pour renaitre demain...
Union de Quartier Jean Macé Martyrs,19 rue Charles Bertier 38000 GRENOBLE - 04 76 85 44 39