« mieux réguler l’immigration, de lutter contre les détournements de procédure et promouvoir une immigration choisie ainsi qu’une intégration réussie ».
Les principales dispositions du projet portent sur les points suivants :
- le regroupement familial : pour être rejoint par sa famille, un ressortissant étranger devra justifier de 18 mois (au lieu d’un an) de séjour en situation régulière et d’un revenu au moins égal au SMIC (sans les allocations).
- les mariages mixtes : le conjoint étranger d’un français ne pourra obtenir une carte de résident qu’après 3 ans de mariage ; la lutte contre les mariages de complaisance est renforcée.
- la carte de séjour : pour l’obtenir, il faudra déjà avoir obtenu un visa de long séjour ; Les nouveaux arrivants souhaitant s’installer en France de façon durable devront signer un « contrat d’accueil et d’intégration » par lequel ils s’engageront notamment à suivre une formation linguistique et civique.
La carte de résident ne pourra être accordée qu’à 3 conditions : « l’engagement personnel de respecter les principes qui régissent la République française, le respect effectif de ces principes et une connaissance suffisante de la langue française ». Les étrangers dont "la personnalité et le talent constituent des atouts pour le développement et le rayonnement de la France" pourront bénéficier d’une carte de séjour de trois ans renouvelable.
- les étudiants étrangers : les étudiants dont le projet aura été préalablement validé par leur pays d’origine verront l’obtention de leurs titres de séjour facilitée.
- la sélection de la main d’oeuvre : il sera établi des « listes de secteurs tendus où les employeurs pourront faire appel à des étrangers ». Dans ces secteurs il pourra être établie une carte de séjour temporaire d’un an, renouvelable sur la durée du contrat de travail.
- les régularisations automatiques prévues au bout de 10 ans de présence par la « loi Chevènement » de 1998 sont supprimées. Des régularisations pourront avoir lieu au cas par cas.
L’obligation de quitter le territoire : le refus d’un titre de séjour par l’administration pourra être assorti d’une obligation de quitter le territoire ; le délai prévu pour déposer un recours, qui ne devait être que de 15 jours dans le projet initial, a été fixé à un mois par l’Assemblée nationale.
Mais cette formule..."Immigration choisie"...
Comme si l’immigration n’était jamais autre chose qu’un choix !
Un choix terrible, mais surtout un choix commandé par la réalité de son pays : partir pour pouvoir nourrir les siens, partir pour éviter la misère, partir pour échapper à un régime.
Et si l’ "immigration choisie" était une double illusion qui masque d’une part une nouvelle forme de pillage organisé du Tiers-Monde, celui de ses ressources humaines, celui de ses cerveaux noirs, jaunes, …
Sommes-nous assez mûrs démocratiquement pour savoir que l’immigration pose un grand nombre de problèmes, notamment aux pays d’émigration ; qu’elle est un phénomène humain perpétuel, que nous en avons nous-mêmes largement bénéficié dans le passé et qu’il faut donc la traiter dans le temps, dans l’espace (à la source surtout) et avec plus de finesse.
Les "éphémères laconiques" comme les de Villiers, Le Pen ou Maigret qui veulent dénouer à la hussarde ce problème, rêvent surtout d’avoir un policier derrière chaque citoyen et la chasse à l’immigré est pour eux le moyen d’aboutir à un Etat policier.
L’immigration restera un dilemme tant que l’Europe sera une zone plus riche que les régions qui l’entourent.
C’est donc au développement de l’Afrique, du monde arabe, … que nous devons consacrer nos efforts les plus importants.
Et là, une chose est certaine : ce n’est pas en volant leurs élites qu’on va aider leur développement.
Bien au contraire.
C’est le meilleur moyen pour continuer à maintenir ces pays dans le sous-développement et l’instabilité, c’est-à-dire, le meilleur moyen pour continuer à voir s’accroître l’immigration clandestine venue de ces pays-là.
Et aussi parce qu'une société ne se nourrit pas uniquement de scientifiques…
Quiconque a le malheur d'immigrer une fois - une seule - restera toujours un étranger toute sa vie, et étranger partout, même dans son pays d'origine.
Cela aussi est l’anathème des immigrants.