L'extrémisme d'un scandaleux...

Billet

On le connaissait autocratique et mégalomane à travers ses pérégrinations pour le changement de nom de la région Languedoc-Roussillon en Septimanie.

On le savait dictateur lorsqu’il avait mi sous pression le midi libre en mettant « à l’amende » ce quotidien pendant un an sans publicité ni annonces légales, parce que « Il ne parlait jamais de la région en positif »…

Rappellons les faits :

Samedi après-midi, devant la stèle de Jacques Roseau, ancien porte-parole d'un mouvement pied-noir assassiné en 1993 à Montpellier, le président PS du Languedoc-Roussillon est venu rappeler son soutien aux pieds-noirs mécontents de l'abrogation de l'article 4 de la loi du 23 février 2005, qui prétendait souligner le «rôle positif» de la colonisation.

Cette abrogation était pourtant réclamée par tous les députés socialistes ? «S'il faut de temps en temps se prendre le bec avec certains de mes amis socialistes, je m'en fous !» a lancé l'ancien maire de Montpellier, connu pour ses prises de positions incontrôlables. Sauf que, samedi, Frêche avait réussi à embarquer à sa manifestation pied-noir un de ces «éléphants parisiens du PS» (comme il aime les nommer) de passage à un salon de l'étudiant, à Montpellier : Jack Lang.

Pendant plus d'une demi-heure, le député du Pas-de-Calais a assisté, en souriant, à une vibrante défense des Français d'Algérie, ces «petites gens» qu'«on a fait partir avec leur petite valise». «Cet article avait été voté, alors qu'on le laisse ! On leur avait fait une petite concession de rien du tout, un tout petit article qui leur donnait du baume au coeur, eh bien, non, il faut le leur enlever ! C'est infamant !» a tonné Frêche.

L'initiative du président de région cherchait à contrer celle d'une dizaine de députés UMP qui avaient appelé le matin même à un rassemblement dans le hall des expositions de Palavas-les-Flots (Hérault). Une concurrence avec la droite qui a conduit Frêche à se fendre d'un nouveau dérapage : pris à partie au milieu de son discours par des manifestants harkis qui lui reprochent de les avoir «trahis» dans une histoire de logements promis mais jamais donnés, Frêche s'est mis à hurler dans son micro : «Vous faites partie des harkis qui ont vocation à être cocus jusqu'à la fin des temps ... Vous êtes des sous-hommes ! Vous n'avez rien du tout, vous n'avez aucun honneur !» Puis, devant un Lang toujours imperturbable, Frêche a entonné le Chant des Africains, hymne fédérateur de l'armée coloniale : «C'est nous les Africains qui revenons de loin / Nous venons des colonies pour défendre la patrie...» Interrogé par Libération à la fin de la cérémonie sur la violence avec laquelle Frêche avait insulté les harkis, Jack Lang a assuré qu'il n'avait «rien entendu», avant de s'éclipser. L'Association pour la justice, l'information et la réparation des harkis et rapatriés de l'Hérault (Ajir 34), elle, a «entendu» et déposé plainte contre Frêche pour «injures, diffamation et appel à la haine raciale». En fait, Frêche leur reprochait de s'être rendus le matin à Palavas pour y rechercher l'appui des élus UMP. «Cessons d'avoir honte de notre passé ! y avait martelé Christian Jeanjean, député-maire de Palavas. Les actions positives de France en Algérie sont immenses : les écoles, les hôpitaux, les infrastructures routières, ferroviaires et portuaires...»

Fortement gênés par le fait que ce soit justement Chirac qui ait, de fait, décidé l'abrogation de l'article 4, les élus de droite ont insisté sur les articles 1 et 2 (non abrogés) de cette même loi, qui expriment «la reconnaissance de la nation à l'oeuvre accomplie par la France dans son ancien département d'Algérie, au Maroc et en Tunisie». Bien qu'interdit de micro, un gros contingent de responsables du Front national était présent à Palavas, sans que cette cérémonie-là en soit troublée. Et à la fin, là aussi, tout le monde chanta avec ardeur le Chant des Africains.

Dans ce match droite/gauche en faveur des électeurs pieds-noirs de la région (ils seraient 400 000, dont 70 000 rien que dans l'Hérault), la victoire est clairement revenue aux premiers : au moins 700 personnes étaient réunies à Palavas, contre une petite centaine pour Frêche.

L’attitude de George Fréche est inqualifiable… comme lui d’ailleur.

Ce manque de respect pour la communauté harkis dans le sacrifice qu’elle a fait et dans cette absence de reconnaissance que le peuple Français exprime à son égard est honteux.

Mais le « couillemollisme » de ses amis socialistes et notamment Jacques Lang présent au moment des faits est affligeant…

Se sombre dictateur n'a à mes yeux eux que le courage de dénoncer Mitterand comme un tacticien hors de pair, dans la lignée de Mazarin, mais pas un homme d'Etat, comme le furent Louis XI ou de Gaulle.

« Mitterrand n'a jamais abjuré ses racines d'extrême droite. Il recevait chez lui René Bousquet, l'ancien patron de la police de Vichy. Donner le nom de François Mitterrand à un simple local technique du conseil régional, «une petite salle, pour un petit homme politique».

Mais là, le véritable problème pour les socialistes, c’est que l'homme pèse "son poids" :

5 000 cartes à lui tout seul dans la fédération PS de l'Hérault (la quatrième de France).

Et des militants qui votent presque comme un seul homme, c'est-à-dire comme leur chef.

Ce qui lui vaut, malgré ses outrances à répétition, d'être très courtisé par les présidentiables socialistes en vue des primaires internes du PS, programmées en novembre.

Minable et écœurant…

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